Habituellement, lorsque vous parlez d’hypnose, les gens s’imaginent un Svengali aux yeux fous imposant sa volonté tordue à un monsieur bien tranquille, ou un pauvre type manipulé par un hypnotiseur de spectacle, aboyant comme un chien et courant à quatre pattes. Les gens imaginent un sommeil profond et inconscient, un abandon de son autocontrôle. Au fond, pour eux, c’est bizarre. D’autres aussi voient dans l’auto-hypnose une sorte d’exploit mental semblable au fait de multiplier de tête des nombres de dix chiffres: intéressant, il est vrai, mais un peu intrigant.
La vérité, c’est que l’hypnose est un état mental commun: presque tous, nous y plongeons et nous en sortons sans même nous en rendre compte, lorsque nous regardons la télévision, lisons, écoutons de la musique, nous brossons les dents, lorsque nous conduisons une voiture, voyageons en métro, prenons un bain de soleil, courons ou sommes assis tapotant avec nos doigts sur notre bureau. Si vous regardiez une publicité à la télévision ou que vous écoutiez un concerto pour piano de Beethoven, vous avez toutes les chances d’être au moins dans un état hypnotique léger. Pour utiliser cet état de manière consciente, un élément de plus est nécessaire: la suggestion. C’est ce qui arrive lorsque le message publicitaire télévisé montre de vigoureux chasseurs de sangliers ouvrant une bière givrée, et que vous vous retrouvez en train de vous extraire de votre fauteuil et de marcher comme un robot vers le réfrigérateur.
Hyper-suggestibilité
Ce ne sont là que des exemples d’états de transe et de suggestions ordinaires qui, le plus souvent, passent inaperçus. Mais des expériences ont démontré de façon concluante que, lorsque quelqu’un devient profondément détendu, plus que la normale, qu’il élimine les distractions en concentrant son attention sur une chose, que ce soit un objet, un mot répété plusieurs fois, une musique, il entre dans un état d’hypersuggestibilité. Toute déclaration ou suggestion qu’il entend alors parvient directement à son esprit, évitant les filtres nombreux et autres mécanismes qui, d’habitude,exercent une censure. L’esprit accepte alors les suggestions et pratiquement toute information.
Si facilement et totalement que beaucoup d’éducateurs tirent parti du phénomène. Ils induisent cet état chez leurs étudiants pour ensuite leur bourrer le crâne de quantités incroyables d’informations. Par exemple, certains étudiants en langue auraient, en une seule session, appris, et parfaitement mémorisé, des milliers de mots. Cette technique connue sous le nom d’apprentissage accéléré est particulièrement utile aux flotteurs.
De nombreuses théories expliquent pourquoi, dans un état hypersuggestible, l’esprit est si ouvert. Certains savants attribuent ce fait au système réticulaire activateur, qui guide notre attention et règle notre niveau d’éveil. Ils supposent que, lorsqu’on se trouve profondément relaxé, qu’on a éliminé ou restreint les stimuli externes en concentrant notre attention, le RAS “augmente le volume” dans certaines parties réceptives du cerveau, de sorte que les suggestions y sont reçues directement et avec plus de force (c’est-à-dire qu’on leur accorde plus d’attention et d’importance) que d’habitude.
Une autre théorie, proposée par le spécialiste du bio-feed-back Thomas Budzynsky, explique l’hypersuggestibilité par la différence de fonction entre le cerveau droit et le cerveau gauche: en état de relaxation, la conscience extérieure ‘éteinte” , l’hémisphère gauche (siège de la plus grande partie de notre pensée logique et de notre activité verbale), en général dominant, est freiné; au contraire, l’hémisphère droit, siège des émotions et de l’imagerie, prend de l’importance, établissant l’équilibre avec le cerveau gauche. Ainsi, dans l’état hypersuggestible, les deux hémisphères travaillent de concert, chacun stimulant l’autre: les mots de la suggestion sont reçus et liés à de profondes associations affectives; la signification rationnelle des mots est renforcée par les images qu’ils suscitent dans le lobe droit.
“Accédez rapidement à l’hémisphère droit des personnes, dit Budzynski, et maintenez-les dans cet état. C’est à ce moment-là que beaucoup de travail peut être fait rapidement. Nous arrivons au même but avec les techniques de flottaison, l’apprentissage hypnoïde, les méthodes subliminales,l’hypnose.”
Budzynski souligne que, lorsque l’esprit est bien relaxé, la prédominance de l’hémisphère gauche étant interrompue et l’hémisphère droit fonctionnant librement,
“il possède une propriété: l’acceptation non critique de tout matériau verbal ou de presque tout autre matériau qu’il peut traiter. Et si on pouvait faire en sorte qu’une personne maintienne cet état sans s’endormir? Je crois que les caissons d’isolation sensorielle sont un médium idéal pour ce faire.”
Les gens en transe hypnotique répondent aux suggestions de manière tout à fait incroyable. Lorsqu’on leur dit qu’ils s’engourdissent, ils ressentent une anesthésie totale; lorsqu’on leur dit que quelque chose de chaud touche leur peau, immédiatement apparaissent des cloques. Mais dans le caisson d’isolation sensorielle, tout est intensifié. La relaxation y est bien plus profonde que nulle part ailleurs; la capacité de concentration s’accroît énormément, puisqu’il n’y a pas de distractions. Résultat: la réceptivité aux suggestions est augmentée énormément.
Le spécialiste de l’hypnose et chercheur dans le domaine du repos, Ian Wickramsekera de l’Eastern Virginia Medical School, fit une conférence au Premier Congrès international sur REST(techniques de restriction des stimulations de l’environnement) et sur l’autorégulation, conférence intitulée “La restriction sensorielle et l’auto-hypnose comme facilitateurs de l’autorégulation”. Elle faisait la preuve que, non seulement la privation sensorielle accroît la profondeur de l’auto-hypnose, ce qui en fait “une expérience plus puissante et plus importante sur le plan personnel”, mais qu’elle produit aussi des effets hypnotiques beaucoup plus profonds, tels que la distorsion temporelle. La découverte la plus importante de Wickramsekera fut l’aide efficace qu’apporte la chambre d’isolation sensorielle à des sujets qui, d’habitude, ne sont pas capables d’entrer dans l’état hypnotique ou qui, normalement, n’y sont pas réceptifs”). Ceci est renforcé par une étude de Arreed Barabasz du Harvard Médical School, qui a utilisé la chambre d’isolation sensorielle pour étudier la sensibilité hypnotique et qui en conclut que l’hypnotisabilité peut être augmentée de manière importante par REST .
Effectivement, certains sujets qui avaient des résultats faibles sont devenus des as de l’hypnose…
Si l’on considère que la suggestion hypnotique peut être utilisée pour obtenir toute une série d’effets remarquables comme aider à éliminer une douleur chronique, vaincre la maladie, subir une intervention chirurgicale sans l’anesthésie ni les dangers qui l’ accompagnent, on peut comprendre l’importance de l’augmentation de l’hypnotisabilité que provoque la flottaison. Barabasz en parla dans sa conclusion:
“Peut-être la plus importante découverte est-elle que cette augmentation est valable, parce qu’on peut la généraliser en partant de la suggestion posthypnotique, pour atteindre des seuils plus élevés de tolérance à la douleur.”
Si vous vous méfiez de l’hypnotisme, souvenez-vous que très souvent, nous expérimentons de légères transes hypnotiques et que toutes nos croyances, notre vision de nous-mêmes, en fait tout notre bagage idéologique, sont en grande partie le résultat d’une hypnose. Si nous nous pensons sexuellement irrésistibles, malchanceux ou affligés d’un caractère violent, c’est aussi en grande partie parce que nous avons été programmés, ou hypnotisés, à nous voir ainsi, au moyen de suggestions qui se sont logées dans notre psyché, à des moments où nous étions particulièrement réceptifs et suggestibles. Beaucoup de ces suggestions, de ces “scénarios” sont le résultat d’expériences vécues dans l’enfance. Budzynski souligne:
“Si vous giflez un enfant ou si de toute manière vous provoquez chez lui un état modifié (et un état modifié semble par définition être un état de l’hémisphère droit) et que vous lui faites une remarque, vous allez imprimer dans son hémisphère droit un scénario qui peut par la suite ne pas atteindre la conscience de l’hémisphère gauche; néanmoins, il modifiera le comportement et les attitudes de cet enfant devenu adulte.”
Budzynski cita des scénarios tels que “Tu n’es pas gentil”, “Tu n’arriveras jamais à rien”, particulièrement puissants et conduisant à un autosabotage tout au long de sa vie adulte.La question n’est pas tant de savoir si vous voulez être hypnotisé que de savoir jusqu’à quel point vous serez conscient de votre hypnose et quel contrôle vous exercerez sur les suggestions et les programmes qui pénétreront votre esprit.
Il est difficile d’éliminer les programmes nuisibles ou de nous déconditionner parce que nos habitudes et nos croyances tendent à coller à nous comme des sangsues, tandis que nous sommes occupés à vivre nos vies. Il est difficile, par exemple, de déconditionner quelqu’un qui se sous-estime alors que cette personne vit au milieu de gens dont le comportement confirme cette perception négative de soi. La solution, évidemment, est d’opérer ce déconditionnement hors du milieu où ces habitudes et ces croyances ont cours. Pour “tout quitter”, le moyen le plus efficace qui ait été conçu est le vaisseau de flottaison. C’est l’instrument de déconditionnement parfait. En effet, lorsque nous flottons, nous sommes coupés complètement de notre relation normale avec le monde, y compris de nos réactions habituelles, nos actes et attitudes conditionnés. Et déconditionné du bagage hypnotique que nous transportons avec nous, nous réalisons que le caisson d’isolation sensorielle est l’outil idéal pour un reconditionnement. C’est-à-dire pour que nous nous hypnotisions en nous offrant des suggestions qui neutralisent et remplacent les croyances et les habitudes non désirées.
Même les gens convaincus de la valeur positive de l’auto-hypnose disent souvent avec regret: “Mais je ne pourrai jamais y arriver”, tant ils sont persuadés que l’hypnose demande un talent ou un truc rare. L’hypnose a été étudiée soigneusement et en détail par des savants, dans toutes sortes de situations expérimentales et des cliniques, depuis plus d’un siècle. Ils arrivent à la conclusion que, dans les conditions adéquates, pratiquement n’importe qui peut être hypnotisé. Le psychanalyste et hypnothérapeute Roger Bemhardt écrit:
“Toute personne qui n’est pas affaiblie sur le plan neurologique, retardée ou psychotique, peut tirer profit de l’auto-hypnose.”
Tout ce qu’il faut, insiste-t-il, c’est un sincère désir d’être hypnotisé. La raison pour laquelle beaucoup de gens se croient incapables d’autohypnose est que, pour réussir, elle demande une profonde relaxation et une aptitude à se concentrer avec une attention telle que les stimuli extérieurs soient complètement ignorés. Très peu de gens, mises à part les personnes entraînées à la méditation, à la relaxation progressive et à d’autres techniques de contrôle corps/ esprit, sont capables de remplir ces conditions; mais le caisson d’isolation sensorielle les crée sans effort de leur part. Ainsi que l’ indiquent les études de Wickramsekera et de Barabasz, la flottaison est particulièrement efficace pour induire l’état hypnotique chez les personnes qui y résistent en temps normal.
Induction
En dehors du vaisseau, l’induction de l’hypnose peut être longue, mais presque tout le temps qui lui est consacré est utilisé pour devenir de plus en plus profondément relaxé. Dans le caisson, on peut supposer qu’au moment où l’on veut induire l’hypnose, on est déjà relaxé, soit en lâchant prise, soit en utilisant une des techniques décrites dans l’article sur la relaxation dans un caisson. Une fois relaxé, concentrez votre attention sur le processus de l’hypnose. Il existe de nombreuses manières de le faire; en voici quelques-unes parmi les plus efficaces:
Comptez à l’envers
De nombreux hypnotiseurs vous conseillent de compter à partir de cent, mais c’est juste pour garantir une relaxation profonde. Dans le caisson, vous êtes déjà profondément relaxé, et un plus petit nombre fera l’affaire, par exemple de dix à zéro. Reculez d’un chiffre à chaque expiration et, entre deux chiffres, intercalez des suggestions de relaxation accrue, de concentration et de suggestibilité accrues, et répétez-vous que lorsque vous arriverez à zéro, vous serez dans un état d’hypnose totale.
Visualisation d’une plongée
Je m’imagine flottant lentement tout en m’enfonçant dans les eaux claires des Caraïbes. À mesure que je descends dans l’eau, je regarde vers le haut et je vois le fond du bateau rapetisser. Je peux voir mes bulles d’air monter doucement vers la surface, après chaque respiration. Plus je descends, plus je sens la pression de l’eau sur mon corps. J’ai l’impression de devenir plus lourd. Du coin de l’oeil, je vois les récifs de corail monter d’en dessous, puis s’élever au dessus de moi, lorsque je dépasse ces effleurements multicolores. À chaque respiration, je descends plus profond, me suggérant que je deviens complètement hypnotisé. Lorsque j’atteins le fond de la mer, à plusieurs centaines de mètres plus bas, je m’enfonce dans une ouverture et je continue de plus en plus profond dans ce trou, regardant mon bateau devenir un tout petit point à la surface.
Signal
Beaucoup de gens trouvent utile d’avoir un signal hypnotique ou une formule, un mot-déclic à utiliser pour se dire qu’ils sont maintenant, à cet instant précis, en état d’hypnose. Certains aiment des mots parés de connotations amusantes: shazam, ou abracadabra. Un autre, qu’on aime beaucoup, est zéro — la fin logique de votre décompte, qui vous permet de vous répéter des suggestions pendant le compte à rebours, telles que: ‘‘Lorsque j’arriverai à zéro, je serai dans une profonde transe hypnotique.” Quel que soit le mot-signal choisi, il vous permet de savoir qu’à ce moment-là vous êtes hypnotisé. Vous pouvez alors utiliser la transe hypnotique.
Suggestions
Les recherches démontrent que l’état hypnotique est bénéfique en soi. En cela, il diffère peu de la méditation et d’autres formes de relaxation. Il en diffère toutefois par son pouvoir de changer un comportement par la suggestion. La suggestion est à la racine de tous les pouvoirs étonnants de l’hypnose, par exemple: l’anesthésie générale ou locale, l’autoguérison rapide, l’accès aux souvenirs, les changements physiques (comme la disparition de tu meurs ou de verrues, l’augmentation de la poitrine), 1a distorsion temporelle (quelques minutes paraissent durer des heures, ou le contraire), le retour en arrière dans le temps, le renforcement du système immunitaire, l’élirnination d’habitudes non désirées, l’élimination (ou le déconditionnement, ou la déprogrammation) d’attitudes néfastes comme le manque d’assurance, la timidité et les phobies, et la création ou le renforcement d’attitudes et de croyances positives et désirées. Voici quelques principes généraux qui vont accroître l’efficacité de la suggestion, quel que soit le contexte où vous vouliez l’utiliser.
Répétez. Avec l’insidieuse publicité à la radio ou à la télévision, nous connaissons tous le pouvoir de 1a répétition. En répétant votre suggestion plusieurs fois, utilisant peut—être des mots et des images différents, vous augmenterez son efficacité.
Utilisez le temps présent
L’esprit inconscient semble interpréter nos suggestions au pied de la lettre; aussi si vous suggérez que quelque chose va arriver, c’est interprété comme une chose qui appartient au futur, c’est-à dire ce n’est pas pour maintenant. Suggérer Je vais guérir de cette maladie signifie remettre la guérison à un lendemain indéfini, alors que la suggestion Je suis maintenant en parfaite santé ou Je suis de plus en plus en forme affirme que le processus est déjà en route.
Laissez de côté l’incrédulité
Lorsque vous faites des suggestions, essayez de sentir qu’au moins pour le moment elles sont complètement vraies. Si vous vous suggérez que Vous avez confiance en vous lorsque vous parlez en public, alors qu’en réalité cela vous terrifie, essayez de vivre vos suggestions de confiance en vous comme absolument vraies; créez une image mentale de vous-même en train de parler avec beaucoup de calme et d’assurance; permettez à l’expérience physique de devenir réelle. Une fois que vous l’avez vécue comme réelle en imagination, votre subconscient l’accepte comme réelle.
Soyez positif
Les suggestions positives ont plus de force que les suggestions négatives, probablement parce que le simple fait d’énoncer la négation lui donne une existence. Je n ’éprouve aucun désir de fumer nous rappelle inconsciemment qu’en fait, nous en avons désespérément besoin, alors que j’ai tellement d’énergie et mes idées sont tellement claires quand je ne fume pas insiste sur le côté positif, créant une image mentale d’où la cigarette elle-même est absente. Les recherches faites sur les capacités différentes des deux hémisphères du cerveau montrent que l’hémisphère droit, plus visuel, peut comprendre le langage parlé mais ne s’accommode pas très bien des phrases négatives. Aussi, si nous essayons de contourner le cerveau logique et d’atteindre des niveaux de l’esprit plus profonds et plus inconscients, nous devons parler un langage que chaque partie du cerveau peut comprendre.
Soyez concret et spécifique
Plutôt que de faire des suggestions au sujet d’attitudes générales. J’ai une grande confiance en moi, je réussis dans tout ce que je fais, choisissez des circonstances spécifiques, imaginez-vous en train d’exécuter ce récital avec confiance, de faire ce discours, de réaliser cette vente ou de réussir ce test. Les chercheurs du cerveau ont découvert que, comme le dit Thomas Budzynski,
“La compréhension du langage par l’hémisphère droit est simple, concrète, n’a rien d’abstrait — elle ne semble pas du tout traiter les abstractions.”
Visualisez
Les suggestions sont plus puissantes lorsqu’elles sont liées à une image visuelle appropriée. Voyez la critique de votre spectacle dans le journal local. Voyez l’énergie de guérison envahir votre cheville cassée. Voyez-vous réussissant cette négociation d’affaires. Cela garantit une aussi bonne implantation de votre suggestion dans l’hémisphère droit, visuel, que dans l’hémisphère gauche, plus verbal, de sorte que la suggestion est pleine d’énergie affective et engage votre esprit tout entier. On a prouvé également qu’une image visuelle gardée constamment à l’esprit est acceptée dans notre mémoire permanente comme si c’était une expérience réelle: rappelez-vous les expériences où les basketteurs qui se visualisaient en train de faire des lancers s’amélioraient autant que ceux qui s’entraînaient vraiment chaque jour.
Trouvez le rythme
Il est maintenant prouvé que les suggestions sont plus efficaces lorsqu’elles sont énoncées de façon rythmée. Répétez-les sous forme de poésie ou de chant intérieur avec des phrases qui viennent facilement, s’harmonisant avec votre respiration. Les chercheurs du cerveau ont découvert que l’intonation de la voix et le rythme sont traités par l’hémisphère droit. Les personnes plus orientées vers le cerveau gauche parlent souvent sur un ton monotone, sans rythme, alors que celles qui savent facilement accéder au cerveau droit comme les prédicateurs qui disent l’Êvangile parlent avec des rythmes puissants et une grande variété d’intonations. (Comparez, par exemple, les discours d’Henry Kissinger et ceux de Martin Luther King, J r.) Le rythme et l’intonation des suggestions sont particulièrement importants pour ceux qui préparent des audios à écouter dans le caisson de flottaison.
Mesure de la profondeur de l’hypnose
Une question qui revient fréquemment: “Comment savez-vous que vous êtes hypnotisé?” La réponse est qu’en général, vous le savez, tout simplement: l’état profondément relaxé de lucidité et de contrôle calmes et alertes est reconnaissable. Avec l’expérience, il devient familier. Cependant, un certain nombre de tests ont l’avantage d’approfondir votre transe en même temps qu’ils la vérifient.
En voici quelques-uns:
Fermez les yeux
Suggérez-vous simplement que vos paupières sont bien closes, qu’elles le resteront même si vous essayez très fort de les ouvrir — en fait, plus vous essayez de les ouvrir, plus elles sont hermétiquement fermées. Répétez cette suggestion de nombreuses fois et sous différentes formulations, y ajoutant des images visuelles (peut-être une aiguille en or cousant les paupières avec du fil d’argent, ou de la colle coulant d’un tube sur vos paupières). Finalement, suggérez-vous qu’à un signal donné, vous essaierez d’ouvrir vos paupières (le mot essayer est important, puisqu’il implique l’échec), mais n’en serez pas capable. Ajoutez à cela la suggestion que, lorsque vous essaierez d’ouvrir les paupières et n’y parviendrez pas, ce sera le signal que vous allez entrer encore plus profondément dans l’hypnose. Lorsque vous essaierez d’ouvrir vos paupières, vous verrez que les muscles sont comme paralysés. Acceptez-le et sentez-vous tomber encore plus profondément dans l’hypnose.
Réponse idéomotrice
Posez-vous des questions, et répondez-y avec des mouvements prédéterminés, comme: bouger l’index droit pour dire oui, le gauche pour dire non, le pouce droit pour “je ne veux pas répondre à cette question”, le pouce gauche pour “je ne sais pas”. Certaines réponses que vous obtiendrez vous surprendront, mais cela ne signifie pas que votre corps est habité par un esprit étranger; c’est simplement votre esprit subconscient ou inconscient dirigeant vos mouvements pour vous donner des informations dont vous n’êtes pas conscient: une sorte de tableau Ouija hypnotique.
En fin de compte, la question de la profondeur de l’hypnose est de peu d’importance. Les hypnotiseurs soulignent que le niveau de transe n’affecte pas de façon majeure le pouvoir de vos suggestions: elles sont efficaces même dans une transe légère. Un état de relaxation profonde est déjà suffisant pour que les suggestions soient très efficaces et durent longtemps. Vous soucier de savoir si vous êtes réellement hypnotisé ou si la transe est profonde peut contrarier votre démarche. La meilleure approche est celle utilisée généralement dans le bain flottant. Lâchez prise, ne faites pas d’efforts et laissez-vous sombrer aussi profond que vous le pouvez, sans effort.
Implantez un mot-signal
Après vous être nourri des suggestions appropriées pour un changement de comportement et avant d’être prêt à émerger de l’état de transe, implantez une suggestion qui vous aidera à retrouver facilement cette transe chaque fois que vous le désirerez, en utilisant votre mot signal de transe. Prêtez attention à la manière dont vous vous sentez relaxé, concentré, alerte et suggérez-vous que vous serez capable de vous hypnotiser et de retrouver cet état chaque fois que vous le désirerez, simplement en prononçant ce mot. Suggérez-vous que chaque fois que vous vous hypnotisez, vous devenez plus habile et plus compétent en autohypnose; que chaque fois, vous entrez dans un état de transe plus profond, plus rapidement et plus facilement qu’avant.
Sortir de la transe
Lorsque l’on flotte, il n’y a, en général, pas de besoin pressant de sortir de la transe hypnotique. Quand vous avez fini vos suggestions hypnotiques, relaxez-vous tout simplement avec l’idée que vous sortirez du vaisseau alerte, relaxé, les idées claires, l’esprit en paix et que vous vous sentirez très bien. Il n’y a aucun risque d’entrer en transe et de ne pouvoir en sortir. C’est impossible, puisque vous restez presque conscient tout le temps; en cas d’urgence, vous sortirez immédiatement de la transe, les idées claires et prêt à agir de manière rationnelle et efficace.